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Photographe à la Une. Ed van der Elsken

La vie à tout prix…

Ed van der Elsken (1925-1990) est une figure majeure de la photographie et du cinéma documentaire néerlandais du XXesiècle. En photographie, son domaine de prédilection était la rue.  En rupture avec la photographie documentaire de son époque, il faisait corps avec son sujet. La modernité de ses images et leur caractère quasi cinématographique, s’accordent avec le modèle de vie anticonformiste des jeunes gens dont il partageait le quotidien. À Paris, Amsterdam, Hong Kong ou Tokyo, il aimait aller « à la chasse ».

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Souvent qualifié de « photographe des marginaux », il recherchait en réalité une forme d’esthétique, de vérité plastique, sans artifice, une beauté parfois ouvertement sensuelle et même érotique. Ed van der Elsken était fasciné par ces personnages fiers, exubérants et pleins de vitalité.

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L’œuvre de Van der Elsken passionne indubitablement encore. La fascination qu’exercent aujourd’hui ses images s’explique peut-être par la relation nouvelle qui s’est instaurée entre l’homme et l’appareil photo durant la dernière décennie. Ed van der Elsken disait : « Montre qui tu es. », cette petite phrase est véritablement la clé de son travail : « Van der Elsken a montré qui il était et qui les autres étaient. Le lien avec notre époque est établi. À l’ère du selfie, chacun veut montrer qui il est, pense être, espère être. Le regard sur l’œuvre de Van der Elsken s’en trouve donc renouvelé. »

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Ed van der Elsken est avant tout un photographe de rue. À Paris, Amsterdam ou Tokyo, il était à l’affût de celles et ceux qu’il appelle « les siens » : des hommes et des femmes, vieux ou jeunes, figures de la bohème à qui il reconnaissait une certaine authenticité et qu’il considérait comme porteurs d’une forme de dignité équivalente, à ses yeux, à la beauté. Il avait le talent d’entrer en contact avec les gens et de les convaincre de faire face à son appareil. Ed van der Elsken savait être photographe de l’intime en s’attachant au langage des corps. Il se préoccupait de l’humanité qui parcourt la rue.

Pour van der Elsken la photographie n’était pas un objet fixe. Il pouvait en élargir le cadre à sa guise, l’utiliser pour une publication ou un livre, la projeter sur un écran, en faire un diaporama. Pas plus qu’il ne s’intéressait à la différence entre les médiums, il ne faisait de distinction entre artistes et non artistes. « Son médium, c’était lui ». Il lui suffisait de mener une vie pleinement vécue pour que les images suivent. Sur son lit de mort, il revendiquera finalement ce statut auquel il essayait farouchement d’échapper : « Même si j’éprouve toujours une certaine hésitation à utiliser ce mot, je pense avoir été un artiste toute ma vie, par mes réactions et par l’expression de mes émotions et par la mise en lumière du monde extérieur ». 

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