Quel matériel pour débuter en photographie de rue ?
La photographie de rue est peut-être l’une des pratiques les plus répandues au monde, essentiellement à cause de son accessibilité, aussi bien en termes de technique, que du fait que l’on peut la pratiquer à partir du moment où l’on est en ville.
Quel matériel utiliser ? La beauté avec la photographie de rue est que l’on peut en faire avec à peu près n’importe quel matériel photo : un téléphone, un reflex, un compact, un hybride, un bridge. Bien évidemment, il existe des appareils plus adaptés que d’autres, mais à partir du moment où vous avez un appareil qui peut prendre des photos, vous pouvez faire de la photographie de rue.
La photographie de rue demande de la discrétion, mais pas seulement. L’appareil idéal pour la « street photography » doit réunir un ensemble de qualités : être petit, léger, discret, ergonomique, silencieux, offrir une bonne prise en main et une excellente qualité d’image. Le reflex et le bridge sont donc moins prisés en raison de leur taille et généralement de leur qualité d’image pour les bridges. Les compacts parviennent à réunir une majorité des qualités requises, à l’exception toutefois de l’ergonomie et de la prise en main perfectibles. Ils demeurent tout de même des candidats sérieux pour la photo de rue. Seuls certains hybrides réunissent l’ensemble des qualités requises.
Avant d’aller plus loin, je tiens tout de suite à rappeler que j’ai parlé de boîtier idéal, ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas possible de faire de belles photos de rue avec un reflex ou un bridge. Les utilisateurs de ces boîtiers devront seulement redoubler de vigilance afin d’être le plus discret possible.
Cela étant dit, le type de photos que vous prendrez demandera généralement deux choses :
- que vous soyez discret afin de ne pas perturber la scène
- que vous soyez assez proche de votre sujet afin de rendre vos photos plus dynamiques.
Il existe plusieurs boitiers très adaptés pour la photo de rue, que cela soit en numérique ou argentique. Nous ne rentrerons pas dans le débat sur « lequel est meilleur », mais le conseil à donner ici est : faites-vous plaisir. Dans ce type de photographie, la toute dernière technologie n’est pas indispensable et ne fera pas une grande différence. Voici trois types de matériel pour vous aider à choisir.
Olympus Pen-F C’est un délicieux pastiche des appareils argentiques haut de gamme des années 50/60 ! C’est bien sûr une question de goût, mais je trouve l’exercice fort réussi, d’autant que la construction s’avère soignée à défaut d’être tropicalisée. Sous cette charmante robe mécano-nostalgique on trouve un hybride moderne, pourvu d’une visée électronique relativement peu vaste mais précise. Totalement silencieux en mode d’obturation électronique, réactif au déclenchement, cet hybride se montre bien adapté à la prise de vue discrète. Il faudra toutefois lui consacrer un peu de temps, au début, pour démêler les paramétrages des menus. Ensuite, il est efficace sur le terrain et capable d’opérer dans de faibles conditions de lumière grâce à une stabilisation performante.
Le Fuji X-T2. Le X-T1 était déjà un excellent boîtier, ce nouveau modèle ne change donc pas fondamentalement la donne. Ceci dit, il progresse encore sur des points bien perceptibles en pratique : qualité d’image (sensibilité et définition, en photo comme en vidéo), réactivité (notamment le suivi des sujets en rafale), et aussi sur l’ergonomie avec quelques détails bienvenus. On sait déjà que le prochain repoussera encore les limites mais, en attendant, le X-T2 offre un cocktail détonnant et témoigne d’une vraie maturité des hybrides. La visée électronique n’est plus un problème, à tel point que cet appareil 100 % numérique ferait presque oublier qu’il en est un… Bien sûr son look classique d’argentique et sa qualité d’image rappelant le naturel de la pellicule y sont aussi pour quelque chose. Bon, avouons qu’un écran tactile n’aurait pas trahi son esprit et nous aurait bien rendu service. Car en pratique, c’est plutôt le manque récurrent d’autonomie qui vient nous rappeler qu’on a bien affaire à un numérique…
Olympus OM-D E-M10 Mark II. II puise toute sa force dans ce qu’Olympus sait faire de mieux depuis plusieurs générations (le design rétro, le capteur CMOS de 16 Mpx, un autofocus vif) et le complète par les dernières avancées technologiques comme la fonction focus bracketing ou un stabilisateur sur 5 axes. C’est simple, efficace et très séduisant. Nous ne rêvons que de menus repensés pour faire de ce boîtier un havre de plaisir photographique.
Plus on est proche, mieux c’est. Robert Capa le disait : « Si votre photo n’est pas bonne, c’est que vous n’êtes pas assez proche ». Ce dicton est particulièrement vrai en photographie de rue. Pourquoi ? Tout d’abord, l’avantage de se rapprocher de votre sujet permettra de montrer beaucoup plus de détails sur le visage ou les habits de la personne. Aussi, il est facile de « perdre » son sujet avec son arrière-plan à cause de la complexité de celui-ci (bâtiments, voitures ou même autres personnes).
Cependant, vous ne voulez pas non plus omettre cet arrière-plan, puisque vous voulez documenter « une présence humaine, directe ou indirecte, dans des situations spontanées et dans des lieux publics comme la rue. » Votre meilleure solution pour isoler votre sujet, tout en incorporant le milieu dans lequel il évolue, est de vous rapprocher de lui.
Pour conclure. Si vous suivez ces conseils sur les objectifs à utiliser, vous aurez soit un 17mm, soit un 35mm ou un 50mm. Cela vous forcera, consciemment ou non, à vous rapprocher de votre sujet, ce qui en soit peut être un mal pour un bien.
Si vous souhaitez des renseignements complémentaires, venez nous rejoindre le samedi 24 novembre à La Louvière pour une journée consacrée à la Sreet Photography en marge de l’exposition MACADAM.
Je rajouterais le panasonic lx15 aussi
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