Aller au contenu principal

Photographe à la Une. Mary Ellen Mark

La photographe Mary Ellen Mark s’est passionnée pour la vie des exclus, des marginaux et des destins fêlés ou brisés. La photographe américaine qui a toujours soigné aussi bien le fond que la forme, ce qui est plutôt rare, se revendiquait documentariste. Elle préférait la puissance de l’image isolée à celle de l’histoire.

street-m_e_mUne photographe humaniste.  Après des études d’art et de photographie,  profitant d’une bourse, elle parcourt le monde pendant 2 ans avant de s’installer à New York. Elle devient photographe indépendante, travaille sur les patients d’un hôpital psychiatrique et son travail est très vite remarqué.Toute sa vie elle recherchera des sujets complexes, difficiles où l’implication humaine du photographe est essentielle.

Une photographe proche de ses sujets.  Ce qui distingue le travail de Mary Ellen Mark de celui de beaucoup de ses contemporains, c’est l’attachement à ses sujets. Elle les voit, les revoit, prends des nouvelles. Dans son  Tiny, Streetwise Revisited, elle nous raconte en images la vie de Tiny, tour à tour enfant, adolescente et mère. Mary Ellen Mark rencontre Tiny pour la première fois en 1983. Et le livre parait en 2015, l’année de la mort de la photographe à l’âge de 75 ans.  Cette proximité avec ses sujets lui permet de photographier les moments les plus intimes de leur vie, sans tomber dans le voyeurisme, et sans que la présence de la photographe soit révélée. Travaillant très souvent au grand angle, y compris pour les portraits qu’elle veut « dans leur contexte », la photographe abolit la distance photographe sujet.

ward-815758718514_5b9c0aefdf_bUne approche en douceur, mais déterminée.  L’approche de Mary Ellen Mark pourrait être résumée par son travail sur Falkland road. Cette rue misérable abrite les pires maisons de passe de Mumbai (Bombay ). Mary Ellen Mark découvre l’endroit en 1968, lors de son premier voyage en Inde. Dix ans plus tard, elle y revient plusieurs mois de suite pour tenter de décrire en photo le quotidien de ces femmes . Pendant des semaines, elle tente de créer le contact avec les prostituées. Mais elle se heurte à une sourde hostilité et endure injures, jets de détritus et même des coups. Finalement à force de ténacité et d’intelligence, elle réussira à se faire des amis et à pénétrer ce monde très fermé. Les images qu’elle réalisera dans cette rue sont d’une immense humanité. Crues, sans fard ni tendresse particulière, mais d’une justesse et d’une sincérité absolue.

Une immersion dans la société américaine.  Mary Ellen Mark a beaucoup photographié l’Amérique. Toutes les Amériques devrais je dire. Il y a les exclus, les marginaux, les révoltés et tous ne sont pas sympathiques. La photographe a travaillé sur le Klu Klux Klan, les milieux nazis, etc. Et avec la même approche, la même intimité semble t-il. Ces images de jeunes nazis sont absolument remarquables en ce qu’elles donnent l’impression de voir à travers les gens.

Des images d’une force et d’une forme remarquable.  Même si elle publie beaucoup de reportages dans les plus grands magasines américains et européens, elle croit dans la photo isolée. L’image qui n’a besoin de rien d’autre que sa propre puissance graphique, une photo dans laquelle le sujet explose. Portraitiste de talent, elle sait mettre en avant son sujet. Elle travaille souvent de près, au grand angle ce qui abolit la distance entre le spectateur et son sujet. Ces focales nous montrent aussi le décor, le contexte dans lequel évoluent ses personnages. Elle est aussi à l’aise dans les images simples que complexes.

Pour en savoir plus sur Mary Ellen Mark, je vous invite à découvrir son website.

3 Comments »

Répondre à Matatoune Annuler la réponse.

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :