Minimalisme ou l’art d’aller à l’essentiel
En photo, comme dans tout autre art, il est toujours plus facile d’enrichir son œuvre que de la dépouiller. À ce titre, le minimalisme donne parfois l’impression qu’il est facile de donner du style à ses photos. Pour parvenir à capturer de beaux clichés minimalistes, il faut de l’espace, mais surtout de l’imagination. Découvrez quelques-uns de mes conseils pour réussir ce type de photo.
La photo minimaliste va à l’essentiel : elle affiche un style épuré, presque poétique, dont la simplicité procure une satisfaction visuelle parfois immédiate, parfois à retardement. On pourrait définir le minimalisme par l’économie d’éléments affichés dans la composition, ce qui allège le langage visuel tout en lui donnant plus d’impact. Le sens du cliché prend alors toute son ampleur lorsqu’il est combiné avec l’imagination du spectateur.
L’objectif est donc d’épurer la photo pour se concentrer sur le sujet. C’est pourquoi la photo minimaliste tend à réduire au maximum le nombre d’éléments présents dans la scène. Ce qui est toujours plus facile.
Provoquer la photo minimaliste plutôt que la chercher. N’importe quel photographe chevronné vous l’affirmera, même après quelques années de pratique, « provoquer » une photo minimaliste reste un exercice complexe. Souvent, le cliché vient quand on ne l’attend pas. Une mouette passe au-dessus de vous lors d’une balade près de la mer ?
D’expérience, il faudra multiplier les tentatives et revenir ensuite dans votre galerie pour faire le tri. Car la photo minimaliste capture un moment présent, avec une certaine lumière, un certain cadrage, et une disposition particulière des éléments qui composent la photo.
Que ce soit pour la photographie de paysage, d’objet, de personnages ou bien d’architecture, on se confronte forcément à une multitude de formes et de lignes, de textures, de couleurs, etc. Maîtriser toutes ces informations dans une image et la réduire à l’essentiel demande un peu de pratique. Voici les 3 grands principes de la photographie minimaliste !
La photographie minimaliste s’affranchit des codes photographiques habituels. Ici on cherche à placer (ou perdre) un objet, une personne ou un bâtiment (dit « espace positif ») dans un espace vide (dit « espace négatif ») qui mettra indirectement le sujet en valeur. Le but final est alors de faire transparaître un sentiment général, que ce soit la liberté, l’isolement ou l’immensité.
Déconstruire la règle des tiers. Concernant la construction de la photo, il faut tout d’abord apprendre… à déconstruire la règle des tiers. Vous avez certainement entendu parler de ce standard de la photographie : composer sa photo en plaçant les sujets sur la fameuse grille 3×3. Ici, pas question de composer son arrière-plan ou son premier plan. Étant donné que vous allez composer en vous souciant de l’espace négatif, votre sujet pourra se retrouver complètement hors des fameuses lignes de force.
Minimiser l’espace colorimétrique. Si le cadrage et les lignes de fuites ne suffisent pas, il est également possible de jouer avec les couleurs. Si vous débutez, orientez-vous vers le noir et blanc. C’est le moyen de plus simple de minimiser l’espace colorimétrique de son cliché. Attention cependant, le noir et blanc demande des photos avec un certain niveau de détail. Même si l’indémodable noir et blanc garde une place de choix dans l’édition des photos minimaliste, la photo couleur a toute sa place et même plus qu’on ne peut le penser.
Souvent les photos minimalistes se concentrent sur de la bichromie ou de la trichromie. Des dominantes sont donc choisies et assumées dans l’espace négatif : le bleu du ciel, la texture d’un mur abimé par le temps.
Pour conclure. Des conseils pour s’améliorer tous les jours. Vous l’aurez compris, la photo minimaliste ne tient qu’à peu de choses, mais c’est en étant précis sur ces points clés que vous vous améliorerez au quotidien :
- Pensez votre photo : quel est le message qu’on veut faire transparaître ? Ainsi, définissez votre sujet et l’angle dans lequel vous souhaitez le photographier.
- Pour commencer, utilisez des zones naturellement vides pour composer votre espace négatif : le ciel, la mer, le sol, un mur…
- Utilisez le mode noir et blanc ! Pour commencer, c’est le plus simple.