Saisir l’instant décisif…
Il existe un moment privilégié où l’action et la composition forment un ensemble parfait dans lequel l’espace (le cadre) et le temps (l’instant du déclenchement) sont à leur apogée. C’est cet instant privilégié que le photographe Henri Cartier-Bresson appelait « l’instant décisif ».
Le principe. Si Cartier-Bresson n’a lui-même jamais théorisé la notion d’instant décisif, celle-ci peut être définie comme le moment précis et privilégié durant lequel l’action et la composition d’une scène atteignent leur apogée et dans le meilleur des cas se présentent au photographe. Bien que les rues animées d’une ville constituent bien souvent le terrain de jeu privilégié des photographes à la recherche de l’instant décisif, on comprend vite que ce concept peut être facilement élargi à de nombreux domaines de la photographie (portrait sur le vif, sport, etc.).
L’instant décisif étant, par définition, fugace, il convient, pour le saisir, de passer maître dans l’art de le prévoir. Il faut donc développer une attention particulière à l’environnement qui vous entoure, c’est-à-dire aux éléments graphiques qui le constituent (bâtiments, objets, inscriptions, jeux de lumière, etc.), mais également aux interactions entre les personnes qui le peuplent. C’est ce jeu de l’esprit, associé à vos habitudes photographiques (pratiques et théoriques), qui permet d’être prêt à capturer toute situation potentielle.
Les points importants…
- être techniquement prêt ;
- être en phase avec l’événement ;
- cadrer et déclencher rapidement.
En pratique. Les choix du type d’objectif et du mode de mise au point dépendent quant à eux du sujet à photographier. En photo de rue, il est ainsi souvent conseillé d’utiliser une focale relativement large et d’user de la technique de l’hyperfocale. Si vous souhaitez adhérer au style classique du portrait, nous vous conseillons cependant d’utiliser un court téléobjectif (par exemple un 85 mm) et de compter sur l’efficacité de l’autofocus de votre appareil.
Le problème. L’instant décisif est parfois prévisible, et donc attendu, mais le plus souvent c’est intuitivement qu’il est perçu. Ne comptez pas trop sur le mode Rafale, même rapide, pour saisir l’instant décisif. Le Leica de Henri Cartier-Bresson n’était pas motorisé. De plus il semble important de pouvoir revendiquer le moment de la prise de vue.
Comment procéder. Observez attentivement ce qui se passe, l’appareil réglé et l’œil proche du viseur. Déclenchez à l’instinct, en évitant impérativement de réfléchir à l’image, car la moindre hésitation peut vous faire manquer la photo la plus intéressante. Multipliez les prises de vue aux autres moments forts.
Pour conclure. Bien que nous vous invitions à très bien connaître les règles de composition qui s’appliquent à la photographie, retenez que la quête de l’instant décisif repose plus sur votre réactivité que sur un cadrage parfait. Capturez une première photo avec spontanéité et, si la situation s’y prête toujours, essayez par la suite de parfaire la composition.
Beau billet.
Ne peut-on pas faire comme Doisneau (il me semble) prendre un fond, un cadrage et attendre le moment propice dans ce cadrage ? Bon des fois on peut attendre longtemps…. Si je ne dis pas de bêtise, on a un exemple avec « la porte de l’enfer » de Doisneau.
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