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La surimpression, la technique au service de la créativité !

La surimpression est à l’origine une technique photo qui consiste à impressionner deux ou plusieurs fois une même partie d’un film. On parle alors d’une double exposition, ou d’une exposition multiple de la pellicule.

Cette méthode apparaît en même temps que les appareils photo argentiques des différentes marques telles que Nikon, Sony, Canon, Fuji et Leica. Les artistes prenaient une photo puis une autre sans avancer la bobine ou le film. Simple accident, heureux hasard, où parfaite maîtrise de son matériel, on ne sait pas comment est réellement née la surimpression.

Le procédé fut mis en lumière dans les années 1920 et 1930 par des photographes issus du mouvement du surréalisme. Une technique au service de l’art qui permet de révéler les aspects insolites de la nature et du paysage urbain. Les reflets dans les vitrines qui sont également des matières à superpositions visuelles dans la ville intéressent aussi les artistes qui considèrent le phénomène comme une surimpression à l’état naturel.

Avec la surimpression les photographes se libèrent des codes et des modèles d’images que l’on retrouve partout. Un mix intéressant entre d’un côté la technique, l’artistique et de l’autre une partie liée au hasard.
Il faut oser la différence et montrer un autre point de vue y compris dans le cadre de la photo d’entreprise ou de celle liée au secteur événementiel. Un bon moyen pour révéler sa créativité et mettre en avant la beauté du monde avec des clichés poétiques.

Il est bien évident que la méthode s’est adaptée aux nouvelles technologies. Pourtant malgré les évolutions du matériel photo professionnel, la surimpression n’a jamais cessé d’intéresser les créateurs d’images. Avec le passage au numérique, la surimpression se fait maintenant bien souvent en post-production à l’aide de logiciels comme Lightroom, Photoshop ou d’autres programmes de retouche et de montage.

Technique :

Pour produire une bonne photo en surimpression il faut sous-exposer les clichés qui composent l’image finale. Concrètement, si l’on fait 2 vues, il faut diviser par 2 l’exposition de chaque cliché, soit en diminuant le temps de pose, soit en diminuant les ISO. Lorsque le nombre de photos est impair, on peut procéder par essai-erreur ; le résultat final est corrigé à la post-production.

Avec un appareil numérique photo proposant un mode Surimpression – c’est le cas de l’immense majorité des modèles actuels –, c’est le même principe qu’en argentique qui prévaut. Une fois ce mode activé, vous allez prendre deux photos distinctes (ou plus), puis le logiciel du boîtier va les assembler lui-même pour en afficher qu’une. Avec l’aide des viseurs numériques et/ou des live view, il est d’autant plus facile de réaliser ce type de photos puisqu’il est désormais possible de prévisualiser l’assemblage avant même le second déclenchement ou de revenir en arrière si le rendu n’est pas à votre goût.

Le principe physique de la surimpression est assez simple : les hautes lumières « priment » sur les basses lumières. Une image en hautes lumières va se détacher sur une image en basses lumières. Lorsque le contraste est marqué, c’est assez simple à imaginer avant la prise de vue. Lorsque le contraste est moindre, le « cocktail » devient plus subtil.

Avec plus de 3 expositions le résultat peut être inattendu, tant au niveau lumière que de la composition graphique. Il est donc plus aisé de faire des surimpressions dans des endroits sombres ou peu éclairés qu’en pleine lumière.

Quelques trucs et astuces :

Recherchez la simplicité. Pour que la photo finale soit lisible, il est préférable que les photos qui l’assemblent n’aient pas trop de tons et de formes qui peuvent saturer la lecture. D’une manière générale, la multiplication des clichés peut rendre le résultat brouillon. Keep it simple est donc la bonne démarche à suivre.

Jouez avec les ombres et les lumières. Les ombres d’une image peuvent être créées avec la texture, la couleur d’une autre.

N’hésitez pas à changer l’orientation des images. Pour que deux images matchent parfaitement et créer une certaine poésie, on peut jouer sur leur orientation et ainsi placer l’une à la verticale et l’autre à l’horizontale.

Le secret, tester et encore tester. La surimpression est une technique où le hasard peut être un facteur de succès. Essayer, tester plusieurs méthodes d’assemblage, jouer sur les contrastes et l’orientation ou encore les couleurs sont des facteurs essentiels pour obtenir l’image parfaite.

Une référence dans cette technique est Florian Imgrund, photographe allemand, qui réalise d’étonnantes créations graphiques et poétiques. Il maîtrise parfaitement l’art de la surimpression et réussi à créer un univers en noir et blanc presque fragile. Un mix entre portrait et nature.

Pour conclure. Technique simple en théorie, mais complexe et hasardeuse dans sa réalisation esthétique, la double exposition a été simplifiée et remise au goût du jour avec l’arrivée et la démocratisation de la photographie numérique. Et même s’il faut encore une certaine maîtrise de la composition avant d’atteindre un rendu volontairement satisfaisant, toutes ces méthodes devraient vous permettre d’expérimenter facilement cette pratique et laisser grandir votre créativité.


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