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Livre. Traverser l’invisible

Traverser l’invisible. Un essai de Marion Grébert sur Francesca Woodman et Vivian Maier

Docteur en his­toire de l’art de la Sor­bonne et diplô­mée de l’École natio­nale supé­rieure des Beaux-Arts de Paris, Marion Gré­bert est actuel­le­ment pen­sion­naire de la Villa Médi­cis à Rome. Elle s’intéresse par­ti­cu­liè­re­ment à la manière dont la créa­tion des images cor­res­pond à des expé­riences de dis­pa­ri­tion. Cet inté­rêt d’analyse se double d’une créa­tion lit­té­raire, poé­tique qui posi­tionne son tra­vail de manière ori­gi­nale notam­ment dans ce regard sur la photographie.

Si l’ouvrage par­court une longue his­toire des figu­ra­tions fémi­nines depuis la nais­sance de la pho­to­gra­phie, il per­met sur­tout de voir com­ment des femmes se sont empa­rées du médium. Leur pou­voir d’auto-figuration contraste avec les posi­tions de modèles pré­va­lant depuis des millénaires.

Le livre rameute bien des types de femmes : filles, mères, amantes, incon­nues énig­ma­tiques, reve­nantes dans un récit aussi cri­tique que per­son­nel. Il explore sur­tout le tra­vail de Fran­cesca Wood­man et Vivian Maier.
Cha­cune à leur manière ont “imagé” la sépa­ra­tion, la mort, le temps. Elles sont deve­nues des modèles de créa­trices et ont engen­dré cha­cune une mytho­lo­gie. Chez Wood­man en rai­son de son sui­cide, chez Maier par la plé­thore pel­li­cules lais­sées non déve­lop­pées et sau­vées fortuitement.

Cet ouvrage expose l’hypothèse d’un tiraille­ment entre une très grande visi­bi­lité figu­ra­tive et une très grande invi­si­bi­lité his­to­rique qui contien­drait la for­mule d’un être-au-monde fémi­nin. Les deux artistes amé­ri­caines l’ont récu­péré et réin­venté sous forme de visions inédites et qui échappent à la loi du genre. L’art en ces deux types de retraits trouve là un apo­gée en évo­quant com­ment vivre avec l’angoisse de la dis­pa­ri­tion par le retrait plus que par l’exhibition.

Francesca Woodman (1958-1981) et Vivian Maier (1926-2009) sont deux photographes américaines ayant réalisé une oeuvre foisonnante d’autoportraits. À tort ou à raison, leurs deux noms sont désormais inséparables de sorts personnels devenus des mythes modernes de disparition – la première en raison de son suicide à l’âge de vingt-deux ans, la deuxième à cause de la quantité de pellicules non développées laissées derrière elle dans un anonymat presque total. En marge des mouvements artistiques qui leur étaient contemporains et dont elles sont restées éloignées, elles semblent aussi avoir inventé des images en marge du temps.

Disponible à la FNAC au prix de 25,00€ – Edition L’Atelier contemporain


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