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La pose longue en 5 étapes

La pose longue est probablement l’une des techniques photo les plus populaires auprès des photographes de nature. Et cela peut très bien s’expliquer !

La pose longue fait partie de ces techniques qui permettent d’apporter une autre dimension à une photo et d’attirer le regard. Un paysage ordinaire peut prendre un tout autre visage lorsqu’il est photographié en pose longue.

Je vous propose de découvrir 5 étapes indispensables pour bien débuter en pose longue. Nous allons voir quels sujets se prêtent à la pose longue, comment allonger le temps de pose et quels sont les points importants à prendre en compte pour réussir vos photos.

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Trouver le « bon » sujet.  Avant même de commencer à régler votre appareil photo, la première étape est de trouver un sujet qui se prête à la pose longue. Cela peut paraître évident, mais c’est toujours bon de le rappeler !

Les meilleurs sujets sont ceux qui présentent du mouvement : l’eau d’une cascade, d’une rivière ou de la mer, les nuages dans le ciel, les phares des voitures dans la nuit, etc.

Pourquoi choisir un sujet avec du mouvement ? Tout simplement parce que le capteur va enregistrer son mouvement et produire ce rendu si particulier qui caractérise la pose longue.

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La pose longue : 10 sujets incontournables

  • Les cascades
  • Les manèges
  • Les étoiles
  • Le trafic routier
  • Les rivières
  • Les feux d’artifice
  • Les bords de mer
  • Les nuages
  • La foudre
  • Le light painting

Soigner la composition.  La pose longue peut donner un côté magique à une scène ordinaire, mais ce n’est pas une raison pour bâcler votre travail ! Un soin particulier doit être apporté à la composition. Cela reste vrai pour toute photo, quelle que soit la technique utilisée.

Une fois que le sujet est identifié, n’installez donc pas définitivement votre matériel au premier endroit venu. Déplacez-vous et explorez l’environnement à la recherche du meilleur angle. Au besoin, prenez quelques photos pour avoir un premier aperçu de votre composition.

Pour photographier un paysage, gardez en tête les principes de composition qui font généralement le succès de ces photos. Intégrez un premier plan pour apporter de la profondeur, utilisez les lignes directrices pour guider le regard du spectateur, disposez de façon équilibrée les différents éléments présents dans le cadre, etc.

A tractor left in the sea by fishermen.

Allonger le temps de pose.  Comme son nom l’indique, une pose longue consiste à exposer le capteur de l’appareil photo plus longtemps que pour une prise de vue « classique ». Pour y parvenir, il faut donc jouer sur le temps de pose.

Pour obtenir un temps de pose plus long, le photographe a plusieurs cordes à son arc. La première consiste à utiliser une petite ouverture, c’est-à-dire à « fermer » le diaphragme situé dans l’objectif pour laisser passer moins de lumière. Comme la quantité de lumière qui parvient au capteur est moins importante, l’appareil photo va compenser en utilisant un temps de pose plus long.  Mais (parce qu’il y a un “mais”) cette méthode n’est pas miraculeuse. Elle ne fonctionne pas tout le temps. Elle est uniquement envisageable lorsque la luminosité n’est pas trop importante.

Fermer le diaphragme en pleine journée ne servira pas à grand-chose : le temps de pose sera toujours trop court. A moins que le ciel ne soit très couvert, cette méthode ne porte donc ses fruits qu’en début ou en fin de journée lorsque la luminosité est déjà assez réduite.

C’est pourquoi, il existe des accessoires pour contourner cette limite. Si vous voulez plus de marge de manœuvre et être moins dépendant des conditions extérieures, il suffit de positionner un filtre ND devant votre objectif.

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Les filtres ND sont couramment utilisés : ils bloquent une partie de la lumière qui rentre dans l’objectif, ce qui a pour conséquence d’allonger le temps de pose. Les filtres ND les plus opaques permettent d’obtenir des temps de poses très longs : plusieurs dizaines de secondes, même en pleine journée !

Voici un tableau des correspondances des vitesses.  Regarder la vitesse d’obturation que votre boîtier vous donne sans filtre et choisir la vitesse correspondante selon la densité du filtre utilisé.

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Stabiliser l’appareil photo.  Avec un long temps de pose une nouvelle difficulté se présente. En photographiant à main levée, vous n’allez pas simplement enregistrer le mouvement du sujet, vous allez également enregistrer vos mouvements.

C’est ce qu’on appelle le flou de bougé et cela se traduit par l’apparition de flou sur l’ensemble de l’image. À moins de vouloir obtenir un effet particulier, ce n’est généralement pas ce qui est recherché…

Stabiliser l’appareil photo est donc un prérequis indispensable avant de commencer à photographier en pose longue. Pour cela, le must consiste à utiliser un trépied. Ce dernier offre une grande polyvalence car il permet de positionner son appareil photo à peu près n’importe où.

Dans un deuxième temps, il est souvent nécessaire de limiter les vibrations engendrées par la pression du doigt sur le déclencheur. Plusieurs types de télécommandes existent dans le commerce : certaines sont reliées directement à l’appareil avec un câble, d’autres sont sans-fil.

À défaut, le retardateur de l’appareil photo fera très bien l’affaire. Le temps écoulé entre la pression du doigt et le déclenchement de la photo permet aux vibrations de s’amortir d’elles-mêmes.

Contrôler l’exposition.  Lorsqu’on tente de réaliser une pose longue, il n’est pas toujours évident de déterminer la bonne exposition. Si le temps de pose est trop court, l’image sera sous-exposée ou l’effet ne sera pas assez prononcé. Si le temps de pose est trop long, il y a un risque que l’image soit surexposée ou que les hautes lumières soient carrément brûlées. Vous devez faire particulièrement attention à la surexposition si vous photographiez un élément clair comme une chute d’eau ou le ciel.

Avec la pose longue, il faut donc avoir une parfaite maîtrise de l’exposition.  Pour régler l’exposition, vous avez le choix entre différents modes d’exposition. Les modes semi-automatiques sont très utiles dans la mesure où l’appareil photo vous assiste pour déterminer une exposition correcte. Par exemple, avec le mode priorité vitesse (S ou Tv selon les fabricants), vous choisissez la vitesse et l’appareil photo adapte l’ouverture.

Même s’il s’agit d’un mode semi-automatique, cela ne vous met pas à l’abri d’un problème d’exposition. En effet, si vous choisissez une vitesse trop lente, la plus petite ouverture disponible sur votre objectif ne pourra pas compenser cet afflux de lumière. Inversement, si vous choisissez une vitesse trop rapide, la plus grande ouverture de votre objectif ne permettra pas de fournir suffisamment de lumière au capteur.

Pour savoir si vous avez dépassé la limite, surveillez la valeur d’ouverture dans le viseur ou sur l’écran de l’appareil photo. Si la valeur d’ouverture clignote, cela signifie que votre photo va être surexposée ou sous-exposée. Vous devrez alors respectivement augmenter ou diminuer la vitesse.

Avec le mode priorité ouverture (A ou Av), le photographe choisit l’ouverture et l’appareil adapte la vitesse. Avec ce mode, il y a moins de risque de rencontrer un problème d’exposition. La gamme de vitesses disponibles sur un appareil photo (en général de 1/4000 s à 30 s) permet dans la plupart des cas d’éviter une surexposition ou une sous-exposition.

Si vous avez un peu plus d’expérience vous pouvez aussi utiliser le mode manuel. Avec ce mode, vous choisissez vous-même l’ouverture et la vitesse. Ce mode offre plus de liberté mais son utilisation est aussi plus périlleuse. Si vous débutez, je vous recommande d’utiliser plutôt le mode priorité ouverture. Il est plus facile à utiliser et il entraîne beaucoup moins de surprises au niveau de l’exposition !

Si vous possédez du matériel Olympus. Grâce aux fonctionnalités magiques Live Bulb, Live Time et Live Composite, qui sont propres à Olympus, vous pourrez vous passer de calcul, puisque en mode Live Time, lorsque vous déclenchez, l’image prend forme sur votre écran, lorsque vous arrivez à la bonne exposition il suffit de déclenchez une nouvelle fois pour mettre fin au processus.  Seul Olympus dispose de ce système.

Enfin, pour ce qui est du réglage de la sensibilité ISO, je vous conseille de sélectionner une valeur basse : 100 ou 200 ISO, par exemple. Comme vous souhaitez travailler avec des vitesses lentes, il n’y a aucune raison de rendre le capteur plus sensible à la lumière qu’il ne l’est nativement. Si le mode ISO automatique est enclenché, n’oubliez pas de le désactiver avant de faire une pose longue.

Pour conclure, j’attire votre attention sur le fait que la pose longue est tout sauf une science exacte. Le mouvement du sujet mais aussi la luminosité sont très variables. Un réglage valable dans une situation ne sera pas forcément transposable à une situation qui semble pourtant similaire.


Pour aller plus loin dans cette démarche, venez me rejoindre pour un stage totalement dédié à la pose longue et au minimalisme en photographie dans le cadre d’un stage LENTEUR MARINE à la Côte d’Opale.

 

 

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