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Photographe à la Une. Roberto Badin

Roberto Badin est né à Rio de Janeiro au Brésil ; il vit et travaille en France depuis près de vingt cinq ans.
Photographe de nature morte depuis de nombreuses années, il est passé maître dans l’art de la composition et du cadrage. De ses images, savamment agencées, se dégage également une certaine spontanéité. Elles semblent nous raconter une histoire.

Roberto Badin découvrit la photographie très jeune. Il était né au Brésil et à cette époque, il pratiquait beaucoup l’aviron ; il devait se lever tous les jours vers quatre ou cinq heures du matin. Et chaque jour, il observait le lever du soleil – sauf le dimanche où il n’avait pas de régates. Vers l’âge de quatorze ans, il eut l’envie de capturer en photo ces magnifiques levers de soleil qu’il contemplait chaque matin. Il emprunta un boîtier et partit faire des photos, bien qu’il n’y connaisse absolument rien. L’appareil finit par se bloquer. Il le manipula dans tous les sens sans comprendre ce qui se passait. En réalité, le film était simplement terminé ! Finalement, il appuya sur le bouton de rembobinage sans le vouloir, réalisant ainsi une double exposition. Lorsqu’il développa le film, il découvrit deux soleils ! C’est à ce moment précis qu’il se dit que c’était vraiment fascinant ce qu’on pouvait faire avec un appareil photo. Et c’est à ce moment très précis qu’il décida de se consacrer à la photographie.

Ses influences dans le domaine de la photographie… Des photographes tels que Javier Vallhonrat, Harry Callahan, William Eggleston ou encore Irving Penn sont certainement des références absolues pour lui. Cependant, il n’est pas arrivé à la photographie en regardant simplement des photos. Ayant vécu sous la dictature au Brésil, jusqu’aux années 80 – lorsqu’il découvre la photographie – l’accès à l’information étrangère n’était pas aussi facile qu’il l’est aujourd’hui grâce à internet. Ses influences proviennent plutôt de l’architecture. Il admire beaucoup les grands architectes, notamment ceux qui, dans les années 60 au Brésil – Oscar Niemeyer par exemple – ont contribué au renouveau de l’architecture moderne. Son inspiration s’est également beaucoup nourrie du cinéma – un goût pour le narratif qui transparaît dans ses images.

Inside Japan

De nombreux Japonais accordent une importance particulière au livre en tant que support ultime de la photographie. Il offre à l’œuvre la possibilité de transcender le temps, de respecter les intentions précises de l’artiste et d’établir une connexion intime inégalée avec le lecteur. Chaque page est méticuleusement conçue, tel un chef-d’œuvre d’horlogerie, offrant une clarté visuelle remarquable. La maîtrise parfaite des compositions et de la lumière naturelle contribue à une narration rigoureusement orchestrée.

Malgré le foisonnement des mégapoles japonaises, Roberto Badin parvient à capturer la vie quotidienne dans toute sa simplicité. Une vie faite de calme, d’authenticité, de sérénité, d’intimité et de silence, parfois teintée de solitude. À travers les pages d’Inside Japan, se déroule une histoire captivante, invitant le lecteur à prendre son temps, à ouvrir grand les yeux et à savourer chaque détail. C’est le début d’un voyage unique.

Avec Inside Japan, Roberto Badin défie les clichés associés aux villes japonaises : adieu aux métros bondés, aux carrefours surchargés, aux enseignes au néon éblouissant. Au lieu de cela, l’artiste nous convie à découvrir l’essence même d’un pays où tradition et modernité se côtoient avec harmonie. Chaque page de ce livre est une œuvre d’art d’une précision sans égale, offrant une vision claire et une narration méticuleuse grâce à un usage magistral de l’encadrement et de la lumière naturelle. Malgré le tumulte de la métropole, Roberto Badin saisit la beauté de la vie ordinaire : un quotidien calme, authentique, serein, intime et parfois solitaire.

Pour conclure. Il travaille de manière très instinctive. En amont, il prépare les projets avec minutie, parfois sous forme de story-boards et de layouts très précis, très élaborés. Mais au moment de la prise de vue, il prend de la distance et laisse l’instinct reprendre le dessus. Au moment de la post-production, il revient à nouveau à des méthodes de travail très pointilleuses. Pour en savoir sur le travail de ce photographe, je vous invite à découvrir son compte Instagram ainsi que son site internet.


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